Je prends [l’étude de Séralini] très au sérieux. Les attaques contre les scientifiques qui mettent en lumière les aliments GM sont tout à fait normales. Ce sont toujours les mêmes industriels du secteur qui tentent conjointement de mettre en porte-à-faux les études « dangereuses » ainsi que leurs auteurs. Tout est question d’argent. Aujourd’hui, ces industriels tentent de s’attaquer à Séralini, car ses études se sont axées sur la santé des animaux, qui sert de modèle pour les Hommes.

[La critique faite à Séralini qu’il a utilisé une souche de rats sujette au cancer] est un argument complètement absurde. Séralini a choisi la même souche de rat que Monsanto. Pensons-nous vraiment qu’une substance devrait être testée sur un animal qui n’y est pas sensible ? Avec ces diffamations ils voulaient nous faire oublier le fait que Séralini a utilisé la même méthodologie que Monsanto. Parce que si vous prenez Séralini au sérieux en tant que chercheur, vous devez prendre au sérieux son étude et la comparaison avec l’étude de Monsanto. Cela mettrait en question l’étude de Monsanto et donc l’approbation du maïs génétiquement modifié.

L’étude de [Séralini] ne constitue pas une réflexion ferme et définitive sur les dangers des aliments génétiquement modifiés eux-mêmes ni sur l’herbicide qui est utilisé. Une seule étude ne peut pas déterminer à elle seule que le maïs ou l’herbicide est cancérigène. Mais les résultats sont alarmants. Un plus grand nombre de recherches indépendantes est nécessaire. Séralini a démontré l’importance des études à long terme. Les études portant sur les secteurs industriels pour lesquels des autorisations légales sont requises demandent au moins 90 jours. Le fait que l’étude soit menée de manière sérieuse ne suffit pas. Dans son étude de 90 jours, le fabricant, Monsanto, a déjà identifié par hasard des détériorations d’organes chez les rongeurs. Seuls ces effets ont été considérés comme n’ayant « aucune incidence biologique ».

Angelika Hilbeck, Scientifique Supérieure, Institut de Biologie Intégrative, ETH Zurich (Institut de Technologie Fédéral Suisse) (1)

(1)Battaglia D. Kritische Gentech-Forschung: “Hier geht es um viel Geld” [Recherche sur les aliments GM: « Cela implique de grosses sommes d’argent »]. Tages Woche. 2 novembre 2012. http://www.gmwatch.org/latest-listing/51-2012/14451